Décès de notre aumônier : le P. Alfred Labbé

Le Père Alfred Labbé

« Viens, bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de Ton Maître… »

Telle a dû être la douce et pressante invitation qui a résonné au cœur du Père Alfred Labbé, à l’aube de ce jeudi 16 janvier 2014, lorsque son chemin sur terre s’est achevé, après des mois de fatigue, de lourdes souffrances physiques…

Ils sont nombreux tous ceux qui pourraient témoigner de ce que le P. Labbé a été pour eux - humainement et en tant que prêtre. Comme vicaire instituteur à Pont-Réan, aumônier de jeunes à Fougères : juvénat de Rillé, collège Ste Marie et lycée N.D. des Marais, curé de paroisse à Paramé, aumônier d’hôpital à Fougères, accompagnateur de personnes et de mouvements (Equipe Notre-Dame en particulier)…

Son dernier « terrain de mission » a été notre Maison-Mère des Sœurs du Christ Rédempteur à Fougères, où il a vécu de nombreuses années, en vrai frère avec le P. Jean Callo, avant de lui succéder comme aumônier.

Il l’aimait, cette colline de Rillé ! Et par-delà elle, toute notre Famille Religieuse… Tous, en retour, Religieuses et Personnels de la Maison-Mère l’estimaient et l’appréciaient… Il prenait très à cœur cette mission près des sœurs aînées ou malades. Profondément spirituel, attentif et fraternel, cultivé et à la plume agréable, plein d’humour et poète à ses heures.., il lui arrivait de livrer avec simplicité et affection ce qui l’habitait ; et ses exhortations témoignaient que le charisme de notre famille religieuse lui était devenu familier.

Ecoutons-le parler des sœurs dont il avait la charge spirituellement à Rillé, et aussi des autres sœurs. Sa « manière » de s’exprimer est très révélatrice de sa propre personne :

Le P. Labbé lors d'une Eucharistie à Rillé

« J’aime bien les voir toutes rassemblées pour l’Eucharistie ou la psalmodie des Vêpres à la Maison-Mère. Elles sont environ une centaine, toutes en retraite ou en repos. Je suis toujours impressionné par ce groupe de tant de personnes aux cheveux plus ou moins gris. J’aimerais que les gens les voient et essaient d’imaginer toute la somme de dévouements variés que ces femmes ont dispensés, entièrement données à Dieu, à leurs frères et sœurs en humanité.
Deux cent-cinquante autres environ sont dispersées un peu partout en petites communautés. Elles ne font plus la classe comme autrefois. Elles n’œuvrent plus dans les hôpitaux.
Mais fidèles à leurs origines, elles sont proches des plus faibles de la société. Certaines ont été éducatrices de handicapés, d’autres aumôniers d’hôpitaux, visiteuses ou infirmière de prison. Résidant dans la ceinture de Paris ou dans des départements du Centre de la France, elles participent à des associations en faveur de gens blessés par l’existence, ou sont animatrices paroissiales. Toujours, elles sont centres d’accueil, d’écoute, de bonté où toute personne sait qu’elle sera comprise… Une quarantaine sont en Afrique (dont plusieurs sont Africaines) où elles allient mission apostolique et services humanitaires.

Le charisme de la Congrégation gravite autour de ces 2 mots : JUSTICE et MISERICORDE. “Justice”, parce que les Religieuses essaient d’ajuster leur vie à la sainteté de Dieu et d’aider ceux et celles qu’elles rencontrent à marcher progressivement vers cet ajustement. “Miséricorde”, parce que leur mission est d’avoir le cœur près de la misère des gens, que cette misère soit physique, psychologique, morale ou spirituelle.

Ayant bénéficié longtemps, dès ma jeunesse, du compagnonnage des Sœurs du Christ Rédempteur, je peux assurer qu’elles ont bien mis en pratique ce charisme. Dans le village où j’habitais, elles passaient « pour le bon Dieu », par la justice de leur vie et leur compassion vis-à-vis de tous ceux qui se trouvaient dans quelque détresse.

Que la JUSTICE et la MISERICORDE restent avec nous et ne quittent pas cette terre de Rillé, appelée depuis des siècles “la Sainte Colline” ! ».

P. Alfred LABBE

Le P. Labbé (à gauche) concélébrant avec le P. Callo (à droite) et le P. Sébillet (au centre)

Paix et Joie à vous, Père Labbé, dans la demeure de Celui que vous avez si bien servi !

Sr H R, SCR

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