En mission … près des Sourds

« Tu chercheras à Rennes comment être présente à un peuple, avec une attention toute particulière aux personnes sourdes, surtout les plus démunies ».

« Tu chercheras à Rennes comment être présente à un peuple, avec une attention toute particulière aux personnes sourdes, surtout les plus démunies ».

Telle est la mission que me confie la Congrégation, en 1992.

Je ne sais pas si j’ai alors pensé à la parole de notre Fondateur le Père Le Taillandier : « Suivre les voies de la Providence sans les devancer jamais ». Mais aujourd’hui, au moment de passer la main à une jeune retraitée laïque, mère de famille, qui n’a jamais eu de contact avec les Sourds jusqu’à il y a 18 mois, ce conseil du Père Fondateur m’habite très fort.

Célébration de Pâques avec le P. Roger Blot

Pendant 17 ans, en effet, j’ai essayé de réaliser « la mission confiée », en créant à Rennes un club d’amitié, puis une Communauté chrétienne, qui se retrouvait pour célébrer Noël, Pâques, et la messe de l’Amicale des Sourds de Fougères, avec le Père Roger Blot. (Séminariste, il avait fait une petite expérience avec eux). J’avais aussi confié l’animation de la Communauté chrétienne des Sourds à Suzanne Davory, ancienne élève sourde du Parc (à Fougères). La Pastorale diocésaine de la santé a alors connu notre existence et a souhaité nous prendre en charge. C’est ainsi qu’on nous a attribué une paroisse d’accueil : Saint Augustin (à Rennes). Décision assez mal acceptée par les Sourds, moins à l’aise dans une grande assemblée, avec des entendants. Mais l’Evêque avait parlé.

Ma préoccupation était alors de « rajeunir » la Communauté chrétienne des Sourds en invitant les jeunes. Mais l’animatrice, Suzanne Davory, nous quittait… Qu’allions-nous devenir ? La maman d’une petite Sourde, de Bruz, acceptait de se joindre à nous. Mais, elle aussi, nous quitte au bout de 2 ans de collaboration, pour cause de mutation. Un peu plus tard, une autre personne se propose ; à son tour, elle doit quitter le diocèse. Autant de déceptions que j’ai vécues dans un certain découragement. Mais les événements s’imposent à nous…

Avec la petite Communauté, fragilisée elle aussi, avec courage et confiance, j’essaie de remuer ciel et terre pour assurer également la relève au niveau de ma responsabilité diocésaine. La réponse arrive enfin : c’est une jeune retraitée de la mairie de Rennes, mère de grands enfants, qui vient me voir et se propose de faire l’apprentissage du langage gestuel pour mieux communiquer avec les Sourds. J’avoue que j’ai souvent confié à l’Esprit-Saint, avec une certaine appréhension, l’accueil que les Sourds allaient lui réserver. Nous en sommes témoins aujourd’hui, celui-ci est positif.

Avec le communauté chrétienne des Sourds

C’est ainsi qu’à mon tour je peux laisser la responsabilité de la Communauté chrétienne des Sourds du diocèse à Marie-Françoise. Ses relations avec la Pastorale des Personnes handicapées et de la Santé lui sont précieuses et aidantes.

Quant à moi, ai-je été fidèle à « la mission » qui m’était confiée ? Sans doute avec bien des insuffisances… J’ai pourtant voulu « suivre les voies de la Providence ». Et maintenant, je vais m’attacher plus à la dernière partie de ma lettre de mission : « les personnes les plus démunies ».

Sœur Noëlla, SCR, Rennes

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