« J’étais un étranger et vous m’avez accueilli »

La parole de Jésus : « Tout ce que vous avez fait aux plus petits d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait » m’interpelle et me réconforte.

Tout au début de ma retraite professionnelle et jusqu’à l’année dernière, j’ai donné des cours de soutien en anglais et en français à de nombreux « élèves » (plus de 60) de niveau collège et seconde.

Depuis 5 ans, je reçois des adultes, réfugiés politiques, de différents pays, surtout de l’Est.

Au service des étrangers…


Pourquoi ai-je accepté ce travail qui me prend beaucoup de temps, car ces personnes sont toutes à des niveaux différents et je ne peux donc les recevoir ensemble ?

J’ai voulu et je veux témoigner de la Justice de Dieu en me mettant au service des « petits » et des « pauvres », là où je suis, à la manière de Jésus, et de notre Fondatrice Anne Boivent qui, en son temps, a fait de sa vie un combat contre les injustices et les exclusions.
Et la parole de Jésus : « Tout ce que vous avez fait aux plus petits d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait » m’interpelle et me réconforte certains jours où la fatigue se fait davantage sentir.

Deux dames m’ont quittée tout récemment. L’une d’elles a rejoint sa fille et elle a trouvé du travail. Je m’arrêterai au cas de deux personnes qui prennent aussi des cours à « Formation continue ».

L’enseignement que j’essaie de leur donner se réduit à peu de chose. Les cours sont très concrets : nous consultons des catalogues venant de différents magasins…, nous comparons les prix, voyons l’origine et la composition des aliments. A la belle saison, si le temps le permet, nous allons au jardin de la communauté et notons sur un cahier tous les mots inconnus (fleurs, fruits, légumes). Puis, rentrés à la salle de cours, nous écrivons quelques phrases très simples que nous répétons plusieurs fois, et qu’ils doivent apprendre pour la semaine suivante.

Au jardin de la communauté

Nous travaillons beaucoup l’oral, c’est d’ailleurs leur désir. J’essaie de leur apprendre à répondre à des questions simples, à poser des questions pratiques concernant par exemple : l’identité, la famille, l’heure et la date, le temps qu’il fait, le logement, les vêtements…

L’essentiel, je pense, c’est qu’ils constatent qu’on s’intéresse à eux, à leur famille, à leur recherche de travail, avec beaucoup de discrétion cependant. Si vous aviez vu la joie de l’un d’entre eux et de sa jeune femme lorsque, avec une de nos sœurs, je suis allée à la maternité de F. quelques jours après la naissance de leur petite Yasmina ! « Merci, merci, mes Sœurs, c’est trop gentil d’être venues ». Je m’intéresse aussi à leurs fêtes religieuses que je connais et que je peux dater grâce au mensuel "Nouvelle Cité" .

Aussi longtemps que je le pourrai et que ma santé me le permettra, je continuerai à me mettre au service des « pauvres » et des « petits ». C’est d’ailleurs ce que la Congrégation nous avait proposé de vivre en 2007-2008, et qui est toujours valable, je suppose :

« Prendre notre juste place dans les combats de l’aujourd’hui : lutter contre l’exclusion et l’injustice »

Sr Louise-A. P., SCR

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