Maison Gaifleury St Georges de Reintembault

MAS Gaifleury

Historique : de 1884 à aujourd’hui

Depuis sa fondation en 1884, jusqu’à son activité actuelle d’Institut médico-éducatif, l’orphelinat Saint Joseph a changé maintes fois d’appellation sans que son objectif ait varié : rester au service des enfants les plus déshérités.

Saint-Georges-de-Reintembault est une petite commune au Nord-Est de Fougères, diocèse de Rennes. Le Père Pierre Brassier, à son arrivée comme recteur dans la paroisse en 1873, commence par

L'abbé Pierre Brassier

achever la construction de l’église. Celle-ci était écartée de l’agglomération et entourée d’un grand jardin appartenant à un homme âgé, Monsieur Gourdel. Voulant éviter qu’après la mort du propriétaire, ce terrain soit utilisé pour la construction de cabarets et boutiques dont l’atmosphère « nuirait au silence et au recueillement de la prière », le Père Brassier expose ses inquiétudes au propriétaire qui accepte de lui vendre son bien en 1879.

Il y recueille quelques enfants abandonnés qu’il entretient sur ses propres ressources. Mais en 1883, la Municipalité menace l’abbé d’expropriation. Dès le lendemain, pour empêcher que son terrain ne serve à la construction d’une école laïque, il met en chantier une maison qui n’aura que quatre murs et un toit, et dont il ignorait l’utilisation future. Par dérision on l’appela "La Devine". Désemparé, le recteur part chercher conseil près du Pape Léon XIII et de Dom Bosco. Forts de leurs conseils, il est conforté dans son idée de s’occuper de l’enfance abandonnée. En 1884, « La Devine » devient "l’Orphelinat Saint Joseph".

Le 24 septembre les trois premiers orphelins sont confiés à une religieuse du Carmel d’Avranches, Sœur Eugénie. Huit jours après, ils étaient 5, un mois plus tard 12, frères et sœurs. En effet dès l’origine l’orphelinat fut mixte pour sauvegarder les fratries. En 1886, 40 enfants sont accueillis ; en 1888, ils sont une cinquantaine. Un comité de Dames Patronnesses est créé à Rennes pour assurer à l’orphelinat des ressources périodiques et régulières. Un atelier de cordonnerie est installé en 1892 pour assurer du travail aux aînés et des ressources à la maison. Des jeunes filles sont initiées à la reliure. Quelques enfants servent de commis dans les fermes voisines.

Orphelinat St Joseph de St Georges de Reintembault

1903, mort du Père Brassier. Son vicaire, l’abbé Gilles Poulard prend la relève et s’installe au milieu des enfants le 11 novembre 1903, « chargé de cent bouches à nourrir et à peu près rien pour y pourvoir ». Brusquement le 29 juin 1917, Sœur Eugénie meurt à son tour et les trois autres sœurs du Carmel d’Avranches sont rappelées par leur Congrégation. C’est alors que le Père Poulard fait appel à sa propre sœur, Melle Poulard, Sr Marie-Joseph, religieuse sécularisée de Rillé. Et en 1920, alors que la situation est plus que précaire, la Congrégation de Rillé accepte de prendre en charge l’Œuvre de l’orphelinat. Le 23 août, Sœur Louise de Gonzague arrive avec trois autres Sœurs. La pauvreté est grande.

Sr Louise de Gonzague, 1re directrice de l'Orphelinat St Joseph

Les Sœurs se mettent courageusement au travail, y compris celui des champs qu’elles labourent, sèment, et celui de la basse-cour dont les produits permettent d’améliorer le régime alimentaire des enfants.

Le 15 novembre 1928 l’orphelinat reçoit un Aumônier, Monsieur l’abbé Melaine Restif qui va consacrer toute sa vie à la promotion de l’Œuvre. Bientôt cent vingt enfants sont accueillis. Pédagogue, horticulteur compétent, il crée une école d’horticulture et, par ce moyen, forme nombre de jeunes à leur vie professionnelle. De leur côté, depuis 1918, les Religieuses dispensent l’enseignement primaire à l’intérieur de l’établissement (Ecole privée mixte, sous contrat en 1961).

En 1930, une parisienne, Mme Lechat-Delabroise découvre l’orphelinat au hasard d’un voyage d’agrément. Elle se décide sur le champ à lui venir en aide et fonde l’Association des Bienfaiteurs de l’Enfance dont le siège est à Asnières. Avec l’aide des « Dames quêteuses », elle fournit des ressources importantes et régulières.

En 1955, Sœur Louise de Gonzague reçoit la Croix du Mérite Social pour 35 années au service de l’enfance. Avec l’abbé Restif, elle a marqué profondément les enfants et les jeunes. En 1958, un jeune aumônier l’abbé Royer et Sœur Marie de Saint Charles prennent le relais. Celle-ci eut pour première tâche l’achèvement des constructions en cours. Aidée de Sœur Geneviève, elle développe la scolarité avec l’entrée des enfants en 6e dans les collèges privés de Saint-Georges, et l’admission en collèges techniques pour les élèves de 13/14 ans. Les relations avec les familles sont favorisées ainsi que la collaboration avec les Services sociaux pour un meilleur travail éducatif.

En 1961, grâce à une nouvelle législation, l’établissement est habilité à recevoir des enfants, au titre de l’Assistance Educative et devient Maison d’Enfants à caractère social. L’Orphelinat prend alors le nom de « Maison d’Enfants Gaifleury » en raison de l’activité horticole qui donne à l’établissement un certain visage de gaîté et de beauté. Cette nouvelle situation eut pour effet d’assurer à l’établissement un budget mieux équilibré malgré un prix de journée resté faible, le personnel religieux n’étant pas salarié.

Gaifleury

Au fil des années en effet les enfants accueillis sont issus, pour la plupart, de familles dissociées, ou se trouvent en danger moral, confiés par les Services d’Aide Sociale à l’Enfance ou, directement par le Juge des Enfants. Au total, 142 enfants et adolescents, garçons et filles de 3 à 18 ans, encadrés par une vingtaine de religieuses et quelques laïcs : Directrice, Assistante Sociale, Enseignantes, Educatrices, Moniteurs techniques, services généraux.

Vint rapidement une nouvelle étape dans la conception de l’éducation des enfants privés de milieu familial. De plus en plus, les Juges pour enfants et les Autorités de tutelle donnent priorité aux placements familiaux, réservant l’internat à des cas particuliers. À partir de 1968, les effectifs diminuent d’année en année, pour tomber à 50 enfants en 1974. C’est alors que la Congrégation de Rillé envisage la reconversion de l’établissement, sous la forme d’Institut Médico-Educatif. Le 1er septembre 1976, la Maison reprend vie, en accueillant 72 enfants déficients mentaux profonds et polyhandicapés de 3 à 16 ans et prend le nom de :

Institut – Médico – Educatif « I.M.E. GAIFLEURY »

Elle fonctionne sous la Direction de laïcs professionnels et de personnels qualifiés : Directeur, Educateurs (trices) – Aides-Médico-Psychologiques (A.M.P.) – Infirmières et Aides soignants (tes), Psychologue…

Gaifleury

Aujourd’hui, l’Institution est en grande partie restructurée : locaux pavillonnaires avec groupes de vie de 6 lits, équipements adaptés, et habilitation à garder les résidents au-delà de 20 ans. Elle est dénommée :

« MAS - GAIFLEURY »
Maison d’Accueil Spécialisée.

Ces changements successifs d’affectation de l’Institution étaient gérés, depuis 1935, par l’Association Saint Joseph de Saint-Georges-de-Reintembault.

En 2002, l’ASSOCIATION ANNE BOIVENT a pris la relève.

L’œuvre entreprise par le Père Brassier pour le service des plus démunis continue tout en s’adaptant aux besoins actuels.
Le Royaume de Dieu est là… tout près de nous !

Sr Hélène R., SCR
(D’après les archives de la Congrégation des Sœurs du Christ Rédempteur, Fougères)


Pour en savoir plus aujourd’hui :

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