Mois d’Octobre, mois du Rosaire

L’on attribue très souvent l’origine du Rosaire à Saint Dominique et aux Dominicains. C’est vrai qu’ils ont eu une place très importante dans sa propagation…

L’on attribue très souvent l’origine du Rosaire à Saint Dominique (vers 1175-1221) et aux Dominicains. C’est vrai qu’ils ont eu une place très importante dans sa propagation. Mais ne lui est-il pas antérieur ? C’est à vérifier !

Il faut tout d’abord distinguer deux parties dans le “Je vous salue Marie”. En ce qui concerne la 1re partie, nous n’avons pas beaucoup de mal à retrouver les paroles de l’ange Gabriel à Marie lors de l’Annonciation : « Je te salue, Comblée de grâce, le Seigneur est avec toi » et les paroles d’Elisabeth à Marie, lors de la Visitation : « Tu es bénie entre toutes les femmes et le fruit de ton sein est béni ».

On ne saurait dire quand, exactement, les noms de Marie et de Jésus ont été ajoutés.
Selon une tradition, difficile à vérifier, serait né dès les premiers siècles ce qu’on pourrait appeler le “psautier angélique” : il consistait à remplacer les psaumes par cette salutation de l’Ange à Marie !

Quant à la seconde partie, qui est une supplication, il faut remonter au Concile d’Ephèse en 431. En réponse à Nestorius qui refusait à Marie le titre de Mère de Dieu, le Concile décida que, Jésus étant à la fois Dieu et homme, Marie pouvait donc légitimement être honorée au titre de Mère de Dieu. Aussi il décréta que désormais, on pouvait invoquer sous ce titre de Mère de Dieu par les paroles : "Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. "Et voilà notre “Je vous salue Marie” complet, dès le 5e siècle.

Mais alors, direz-vous, Saint Dominique n’y est pour rien ? En fait, Dominique a considérablement contribué à sa propagation. Mais, quand on lit sa vie, on se rend compte que le Rosaire n’était pas une dévotion mariale, mais un mode de prédication au sens où il faisait partie du contenu de sa prédication. Dominique aurait eu une apparition de Marie qui l’aurait incité à prêcher le chapelet.

Un autre Dominicain, breton, du début du 15e S., né près de Plouër-sur-Rance - Alain de la Roche - est resté célèbre par son action inlassable pour promouvoir la prière du Rosaire. C’est lui qui porta le nombre d’Ave Maria à cent cinquante, composant ainsi un psautier de la Vierge Marie comparable au psautier biblique avec ses cent cinquante psaumes. Il proposa d’associer à chaque dizaine de chapelet une méditation sur un mystère de la vie du Christ. C’est ainsi que se développa la répartition entre mystères joyeux, douloureux et glorieux, auxquels le pape Jean-Paul II ajouta, en 2002, les mystères lumineux.

Le chapelet est souvent appelé « prière du pauvre ». Alors, nous pouvons tous nous y retrouver, d’autant que nous n’avons besoin d’aucun support écrit pour le pratiquer en silence, en voyage ou en nous rendant au travail.

Gabrielle Helleux, SCR

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