Piéla : arrivée des 1res Soeurs (épisode 2)

Nous sommes en 1962. Cinq Sœurs de Rillé sont arrivées depuis un an à Tambaga, à l’est du Burkina Faso. Quatre autres sœurs sont envoyées pour une 2e fondation… à Piéla.

Episode 2 :

Les 4 première soeurs de Piéla. De g. à dr. : Srs Dominique, Joséphine, Alphonse, Béatrice

1961 : A l’appel de Mgr Chantoux (diocèse de Fada N’ Gourma), 5 Sœurs de Rillé sont arrivées à Tambaga, à l’est du Burkina Faso.
1962 : 4 autres Sœurs sont appelées pour une 2e fondation, plus au nord… à Piéla.

Arrivée à Piéla :

Parties de Tambaga (où nous avons pu bénéficier - pendant quelques semaines - de l’expérience de nos « devancières ») le 8 novembre, en compagnie de Mère Henriette, nous arrivons sans encombre à Fada N’Gourma le soir (257 kms).
La piste Fada-Piéla (130 kms) n’est pas des meilleures ; aussi le lendemain, nous acceptons volontiers la proposition de Mgr Chantoux qui met à notre disposition un missionnaire laïc.

La 2 CV, devenue trop petite, Sr Alphonse s’installe tout simplement dans le camion à bagages. Le Frère Édouard, rodé aux pistes africaines, prend le volant, non sans avoir préparé à sa passagère une bonne gourde d’eau fraîche. Elle pourra se désaltérer pendant les 4 heures de trajet dans la poussière et la chaleur !

Nous sommes à Piéla au début de l’après-midi. Le Père Ménard et le Père Chauvel nous attendaient ; ils comptaient même sur nous un jour plus tôt. La veille, les chrétiens avaient préparé une petite fête avec le traditionnel méchoui qu’ils ont dû manger sans nous… Comme il n’y a pas de fête sans lendemain, les jeunes du Centre de formation rurale ont organisé à nouveau une petite réception en l’honneur des Sœurs.
Le chef nous a offert bière et limonade en nous souhaitant la bienvenue. Un des jeunes stagiaires a lu un discours en français, dont voici le texte :

« Mes Sœurs, ce soir c’est une grande joie pour Piéla. Depuis longtemps, on attendait le jour où nous aurions des Sœurs. Depuis le mois de février on a vu une maison se construire ; cela donnait un espoir, mais c’était long d’attendre. Aujourd’hui, on vous dit « Bial-biala ». Cela veut dire : « Bonne arrivée ». Tous les chrétiens, tous les catéchumènes de Piéla, tous les camarades catéchistes qui sont dans la brousse s’unissent à moi pour vous souhaiter de vivre avec nous le plus longtemps possible. Vous vivrez avec nous et nous vivrons avec vous, et ce sera le Bon Dieu qui sera au milieu.

Le Bon Dieu, c’est l’amour, la joie, la paix. Nous vous suivrons pour que nos enfants soient heureux, pour que nos bébés connaissent le bonheur. Nous vous suivrons pour que nos cases soient belles. Nous voulons apprendre la couture, le français. Nous voulons que nos femmes nous fassent de la bonne cuisine.

Nous travaillerons avec vous pour apporter à tous nos frères la joie d’avoir une vie plus belle. Nous vous remercions d’être venues au milieu de nous et parce que nous sommes contents, nous voulons que votre première rencontre soit avec nous autour de cette table ».

Nous avons eu la visite du Commandant du Cercle de Bogandé dont Piéla fait partie, celle du Chef de village qui nous a offert un poulet, du Directeur de l’école et de ses adjoints. Dimanche soir, ce dernier nous recevait à sa table pour nous faire déguster un excellent méchoui. Le mouton placé sur la table, chacun découpe un morceau et mord à belles dents. Il n’est pas question de fourchettes, ni d’assiettes. Pourtant, on nous en avait préparées par délicatesse, mais nous avons fait comme tout le monde.

Le geste de l'accueil

Extraits du Courrier Missionnaire, Archives de Rillé-Fougères, 1962.

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Voir :
1er épisode
3e épisode

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