Plus tard, je serai Soeur…

Je n’avais que 11 ans… et je me suis surprise à confier à une camarade de classe : « Plus tard, je serai “Sœur ”. Ce désir, qui venait de plus loin que moi, ne m’a jamais quittée.

Moi, vers 11-12 ans

Je n’avais que 11 ans… et je me suis surprise à confier à une camarade de classe :  « Plus tard, je serai “Sœur ”. Et j’ai ajouté : « Surtout, tu n’en parles à personne ! »

Que s’était-il donc passé que j’aie pu faire une pareille confidence à cette amie ? Une confidence qui l’a beaucoup marquée elle aussi, puisque, 50 ans plus tard - alors que nous nous sommes retrouvées, après nous être perdues de vue depuis notre CM2 - elle m’a dit combien elle avait été frappée par cette confidence que je lui avais faite… et par le sérieux avec lequel je lui avais parlé !

Pourtant, jamais personne ne s’était trouvé à me demander si je n’avais pas pensé à être religieuse un jour ! Je n’étais d’ailleurs pas particulièrement pieuse, ni plus raisonnable que d’autres ! Plus tard, on m’a aussi dit que mes parents - surtout papa - avaient eu bien du mal à penser que ce désir était profond et qu’il pourrait durer…

Et cependant, ce désir, qui venait de plus loin que moi, ne m’a jamais quittée. Quelques mois plus tard, il est même devenu particulièrement pressant.
Etant en pension, pour la 6e, je fus impressionnée par la manière dont priait une prof… Une prof qui n’était pourtant pas religieuse… Quand c’était elle qui donnait le 1er cours, le matin, j’étais frappée par son attitude quand elle faisait la prière. Elle n’utilisait pas de formules apprises par cœur, et semblait parler à Dieu comme on parle à quelqu’un de tout proche… et quelqu’un qu’on aime. En la voyant prier ainsi, je pensais en moi-même : « Oui, c’est sûr, je serai “sœur” pour parler à Dieu comme ça ! »

Juste avant de monter dans la voiture pour entrer au Postulat

Ce désir qui était monté en moi, presque à mon insu, se trouvait ainsi comme confirmé ! Et déjà à cette époque-là, je sentais que ça ne pouvait être que Dieu qui était à la source de ce désir… Qu’Il devait m’habiter discrètement, mais réellement.

Non sans quelques difficultés, j’ai pu en parler à mes parents. Et ils acceptèrent, un peu sceptiques - surtout papa - que je change de collège pour aller dans un “Juvénat” - établissement qui est un peu l’équivalent d’un séminaire, pour les filles qui pensaient à la Vie Religieuse.

J’ai ainsi continué mes études en collège et lycée. Ensuite, je suis entrée au Postulat, puis au Noviciat… Et après 2 années de Noviciat, j’ai fait ma Profession Religieuse le 25 mars 1965.
Un parcours classique, à l’époque. Mais un parcours que j’ai fait librement, volontiers, et sans trop de difficultés…

Aujourd’hui, après ces 50 années qui ont passé si vite… c’est un très grand merci à Dieu qui me monte du cœur ! En m’appelant à la Vie Religieuse, Il m’a conduite sur un chemin d’alliance. Une alliance avec Lui qui, en même temps, m’a incitée à vivre de plus en plus l’écoute de l’autre, des autres, pour communier le mieux possible à ce qu’ils vivent, et porter dans la prière ce qu’ils me confient de leur vie…

Jubilé d'or de Sr Laurence (au milieu) en l'église de Pugny (Savoie), le 14 mai 2015

Sr Laurence, SCR, Pugny-Chatenod (Savoie)

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