Retrouver du souffle

Le livre de Guy Aurenche, « Le souffle d’une vie », paru chez A. Michel, est préfacé par Stéphane Hessel. Il parle de quarante ans de combat pour une terre solidaire.

Retrouver du souffle.

Comment retrouver du souffle ? Quand il s’agit d’un besoin physique, des aides diverses, mêmes simples, sont disponibles. Quand il s’agit d’une nécessité vitale - au sens fort du terme - pour soi, pour d’autres, il ne faut pas se tromper : mais s’orienter là où l’on perçoit que quelque chose d’absolu s’impose. Aujourd’hui, le monde semble en mal de sens, de courage aussi peut-être.

J’ai lu dernièrement un livre qui m’a personnellement redonné du souffle. Il s’intitule d’ailleurs : « Le souffle d’une vie », de Guy Aurenche. Le souffle qu’il a lui-même trouvé est venu d’horizons divers. D’un écrivain tel que Albert Camus ; d’événements forts qui l’ont ébranlé jusqu’à l’intime, tels que ceux de mai 68, du Concile ; de rencontres imprévues : celle des deux femmes, Hélène Engel, Edith du Tertre à l’origine du mouvement ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture) ; de sollicitations pour prendre telle ou telle responsabilité, celle de l’ACAT précisément, puis celle du CCFD-Terre solidaire ; de causes à plaider, telle l’affaire Aussaresses - Guy Aurenche est avocat. Il a œuvré au cours de son existence avec tant et tant d’hommes animés de convictions diverses, mais tous marqués du même respect pour la dignité de chaque homme. Ils se laissaient éclairer par la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Pour Guy Aurenche, sa source première, fondamentale, est l’évangile. Il n’impose pas sa Foi. Mais c’est elle qui est sa lumière et il ne s’en cache pas.

La lecture de ce livre d’un contemporain, ancré dans le monde des petits, des méprisés, des sans défense, m’a permis de revisiter ma propre vie. J’ai vécu bien des événements dont il fait mention. Je n’en ai pas nécessairement ressenti la portée au moment où ils se passaient. Mais lire ce livre m’a donné, m’a redonné du souffle. Une fierté aussi d’être relancée par un tel témoin de notre temps.

Anne M., SCR, Fougères

Revenir en haut