Rillé vu par le Père A. Labbé, aumônier

« J’aimerais que les gens essaient d’imaginer toute la somme de dévouements variés que ces femmes ont dispensés, entièrement données à Dieu, à leurs frères »…

La Maison-Mère de Rillé à Fougères

Fougères est une ville de collines séparées par la rivière du Nançon. Sur une de ces collines, se dresse l’imposante Maison Religieuse de Rillé, Maison-Mère de la Congrégation des Sœurs du Christ Rédempteur. Merveilleusement située, elle domine la ville et son imposant château féodal.

Cette Colline de Rillé, les gens l’appellent « la Sainte Colline », parce que les Religieuses y sont depuis 1833, mais aussi parce que, avant elles, des Chanoines de St Augustin y habitaient depuis le début du 12e siècle.

Ce fut donc là que s’installa Anne Boivent, Fondatrice de la Congrégation, communément appelée depuis Congrégation de Rillé. L’abbaye des Chanoines, chassés par la Révolution de 1789, y était pratiquement en ruines. Il fallut nettoyer et restaurer.

La Congrégation, actuellement constituée d’environ 400 Religieuses, est présente en Hollande, au Burkina Faso, au Congo-Kinshasa et en France dans plusieurs localités des diocèses de Rennes, Laval, Nanterre, Tours, Moulins, Limoges, Chambéry, Beauvais…

Fondée au départ pour être au service des pauvres, la Congrégation dirigeait jusqu’à un passé récent, un établissement de mal-entendants, des écoles primaires de villages, des maisons de retraite. Maintenant, les Religieuses sont au service des paroisses où elles répondent aux besoins des communautés chrétiennes et du clergé. Elles participent en particulier à des associations en faveur des gens blessés par l’existence : handicapés, malades, migrants, prisonniers, analphabètes, marginaux de la société… Une trentaine d’entre elles sont en Afrique où elles allient mission apostolique et services humanitaires. 15 sont d’ailleurs Africaines.

130 habitent de façon permanente sur la Colline. Ce sont des sœurs âgées qui sont à la retraite. C’est là aussi que résident la Supérieure Générale de la Congrégation et son Conseil.
La mission des sœurs aînées sur la Colline est d’être prière et offrande pour le monde, l’Eglise et aussi leurs Sœurs en activité.

Des Soeurs du Christ Rédempteur lors de l'Eucharistie à la crypte de Rillé

J’aime bien les voir rassemblées pour l’Eucharistie ou la psalmodie des Vêpres. Je suis toujours impressionné par ce groupe de tant de personnes aux cheveux plus ou moins gris. J’aimerais que les gens les voient et essaient d’imaginer toute la somme de dévouements variés que ces femmes ont dispensés, entièrement données à Dieu, à leurs frères.

Le charisme de la Congrégation gravite autour de ces 2 mots : Justice et Miséricorde. Justice, parce que les Religieuses essaient d’ajuster leur vie à la sainteté de Dieu et d’aider ceux et celles qu’elles rencontrent à marcher progressivement vers cet ajustement. Miséricorde, parce que leur mission est d’avoir le cœur près de la misère des gens, que cette misère soit physique, psychologique, morale ou spirituelle.

Ayant bénéficié longtemps, dès ma jeunesse, du compagnonnage des Sœurs du Christ Rédempteur, je peux assurer qu’elles ont bien mis en pratique ce charisme. Dans le village où j’habitais, elles passaient « pour le bon Dieu », par la justice de leur vie et leur compassion vis-à-vis de tous ceux qui se trouvaient dans quelque détresse.

Que la Justice et la Miséricorde restent avec nous et ne quittent pas cette terre de Rillé, appelée depuis des siècles « la Sainte Colline ».

P. Alfred Labbé, aumônier de la Maison-Mère de Rillé, à Fougères

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