Fin Janvier, j’ai eu l’opportunité de participer à une formation sur l’Intelligence Artificielle (L’I.A.), sujet d’actualité s’il en est ; avec le sentiment de ne pas être à la hauteur. Pourtant je vais essayer de restituer les points essentiels touchés par le conférencier qui s’est mis à la portée des profanes que nous étions tous plus ou moins (¹).

Il est parti du document du pape François du 14 Juin 2024, ce dernier qui définit l’I.A. « comme un outil fascinant et redoutable qui appelle une réflexion à la hauteur de la situation » (²). Si c’est un outil, il va de soi que son utilisation conditionnera les bienfaits ou les nuisances qu’elle apportera.
Les apports de cette technologie sont innombrables et surprenants. Son application en médecine par exemple laisse entrevoir un champ insoupçonné de possibles.
Mais la conférence ne visait pas tant l’aspect technique de l’I.A. que son rapport à l’être humain et nous avons commencé à nous poser des questions d’ordre philosophique, en relation avec “l’humain” qui l’a conçue et l’humain qui l’utilise.

Une question se pose : Penser, c’est quoi ? Calculer ?
Le mot “intelligence artificielle” est une mauvaise traduction de l’anglais. L’I.A. calcule mais ne pense pas selon nos critères de pensée humaine. Elle est tributaire du concepteur et travaille à partir de banques de données et du traitement statistique de ces données massives.
L’I.A. n’a pas d’émotions mais elle peut simuler, elle n’a pas d’opinions personnelles. Elle n’a pas de conscience morale, pas de discernement. Or l’homme ne vit pas seulement dans le quantifiable : il aime, il pratique l’art, la poésie, la méditation. Il a une dimension hautement spirituelle : la dimension interpersonnelle, l’émerveillement, la foi.

Beaucoup de voix s’élèvent contre les dangers d’une mauvaise utilisation de l’I.A. Nous ne pourrons pas contrôler les différentes influences qui s’exercent déjà et iront en s’amplifiant. C’est la porte ouverte à tous les abus. La démocratie se sent menacée ainsi que nos valeurs qui font notre force, en particulier le respect de la dignité de toute personne humaine. Nouvelle tour de Babel peut-être que nous raconte la Bible ? Cette uniformité mortifère qui ne laisse la place à aucune initiative personnelle : « Tout le monde se servait d’une même langue et des mêmes mots ». Mais Dieu mit fin à cette uniformité improductive.

l’I.A. est une richesse, on ne peut le nier. Restons dans la confiance et l’ouverture d’esprit, seulement vigilants pour que le pire n’engloutisse le meilleur. Nous en avons la capacité et c’est notre responsabilité.

^{1- Journée animée par Thierry Magnin, docteur en sciences physiques et en théologie.
2- Discours du Pape François lors du G7 le 14 juin 2024}