Après la réorganisation de l’Assistance Médicale Indigène en 1930 en Haute-Volta, l’institution catholique devient un partenaire important et capable de dépasser les carences de la période coloniale.

Un docteur, membre de la société des Pères Blancs, s’est montré particulièrement efficace : le docteur GOARNISSON (1897-1981). Originaire des Monts d’Arrée en Bretagne, il devient médecin chef du dispensaire créé le 1er mai 1930 et lutte efficacement contre la trypanosomiase qui sévit en Afrique de l’Ouest et particulièrement en Haute-Volta. La trypanosomiase est une maladie, propagée par les mouches tsé-tsés et est cause de nombreuses cécités. Le docteur prend alors en charge la formation d’infirmiers destinés à combattre cette maladie.
L’arrivée à Ouagadougou de sœur Radegonde, ancienne directrice de l’Institut des Yeux d’Alger, donne au dispensaire de Ouagadougou une spécialisation profitable. Ainsi, la religieuse parvient à doter le territoire d’un service de chirurgie oculaire. Des sœurs voltaïques sont formées pour traiter trachomes, trichiasis, cataractes ou ophtalmies. Huit mois après sa mise en service en 1932, la clinique ophtalmologique de Ouagadougou totalise déjà 353 opérations avec une moyenne quotidienne de 150 consultations. En 1947, 613 opérations des yeux sont comptabilisées, dont 90 de la cataracte, avec une affluence allant de 400 à 700 consultations par jour.

A toutes les époques, Religieux et Religieuses n’ont cessé de manifester leur volonté de venir en aide aux populations dans le domaine de la santé. Voici ce que nous lisons dans la Règle de Vie des Sœurs du Christ Rédempteur : « Que, par nous, chacun se sente reconnu et aimé. Alors nous verrons "les boiteux marcher", les malades guérir", (“les aveugles voir”, pouvons-nous ajouter…) et peut-être les uns et les autres découvrir quelque chose du visage de Dieu ».
Sr A. M., SCR, Fougères d’après un document envoyé par les Sœurs missionnaires du Christ Rédempteur, au service de la santé au Burkina.