On voyait partout maman Marguerite courir au secours de celui qui avait besoin, attachant sa canne sur le porte bagage. Mais un jour, elle dû garer son “cheval” pour la dernière fois, et ce fut un renoncement violent. Comment s’en détacher ? Quoi en faire ? C’était son bien le plus précieux.

Alors sa fille Geneviève - missionnaire au Burkina - a eu l’idée de lui proposer de l’envoyer à l’orphelinat de Fada qu’elle visitait très souvent, afin que cette mob continue de rouler pour des moins chanceux qu’elle.
« Mais oui, bien sûr, je la donne pour eux tout de suite ».

Et voilà l’engin bien empaqueté et expédié qui arrive en janvier 84 dans la cour de l’orphelinat. Quelle joie pour ces enfants de grimper là-dessus. Même les tout petits ont voulu essayer de s’asseoir sur la selle, le porte-bagage, même le guidon.
Et cette mobylette, qui avait fait tant de kilomètres avec maman Marguerite, roule maintenant sur les pistes de terre et de poussière pour aller faire les courses au marché, les corvées, et conduire les enfants malades à l’hôpital. C’est quand même mieux que la marche à pied ou le vieux vélo du responsable !

De tout cela je tire une conclusion. On ne sait jamais jusqu’où peut conduire une proposition et un détachement : « La Mob ». D’un petit rien peut surgir un flot de vie, une merveilleuse aventure pour la joie des enfants burkinabè bénéficiaires…