Jean-Baptiste Le Taillandier, est né le 8 décembre 1788, au 116, rue de la Pinterie, à Fougères, tout près du château. Il est baptisé le lendemain en l’église Saint Sulpice.
Bientôt, c’est la pleine Terreur en France… A Fougères, le petit Jean-Baptiste est vivement marqué par ce climat de violence et de sang versé…
En 1810, il entre au Séminaire de Rennes où il bénéficie d’une solide formation théologique. Ordonné prêtre en 1814, il est nommé vicaire à Saint-Georges de Reintembault où beaucoup de paroissiens ont subi l’influence néfaste de prêtres assermentés.
Bientôt, il s’assure la collaboration d’une bonne chrétienne, Anne Boivent, contre laquelle les « mauvaises langues » du pays, l’avaient mis en garde. Anne lui apparaît comme une personne simple, ayant un grand fond de bonté et de justesse dans le jugement. Il n’hésite pas à envoyer vers elle une jeune fille soucieuse de quitter le monde. D’autres suivront. Il leur donnera un petit règlement, sans penser nullement à fonder une communauté religieuse. Nommé recteur de Dompierre-du-Chemin en 1817, puis de Laignelet en 1819, il laisse le petit groupe désemparé.
Enfin, en 1823, le Père Le Taillandier fait appel à Anne Boivent pour remplir la fonction d’institutrice dans le village de Laignelet. Il accompagne de ses conseils spirituels Anne et la petite Société bientôt formée d’une douzaine de jeunes filles venues se joindre à elle pour partager sa vie de prière et de service auprès des enfants et des pauvres.
Quand Anne lui communique la Parole intérieure qu’elle a entendue dans sa prière, il reconnaît tout de suite l’origine divine de cette révélation de Dieu Juste, et il conçoit l’idée « d’une société qui se consacrerait à l’adoration et à l’amour de la Justice de Dieu ». Il rédige une Règle, approuvée en 1831. La Congrégation est fondée.
En 1833, il achète à Rillé, en Fougères, ce qui reste d’une abbaye détruite à la Révolution, sans avoir pu être informé en temps voulu de la disparition des ressources financières promises. Si dur que soit le coup, le Père Le Taillandier garde confiance. « J’aimais à espérer » écrit-il. Il vient plus tard habiter à la Communauté de Rillé. Il se consacrera jusqu’à sa mort (le 30 août 1870) à la direction spirituelle des Sœurs.
Contrairement à Anne Boivent, la Fondatrice, il était persuadé au départ que les Sœurs étaient appelées à vivre le charisme dans une vie purement contemplative. Des œuvres de circonstance le sollicitent très tôt : accueil des incurables et enseignement surtout dans les petites écoles de campagne. En 1846, le Père rencontre un garçonnet, sourd et muet, abandonné de ses parents ; il le confie à une jeune fille qui désirait entrer dans la Congrégation : une nouvelle œuvre est née, celle des Sourds.
Théologien reconnu, le Père Le Taillandier a laissé aux Sœurs plusieurs écrits, empreints de l’esprit qu’elles avaient à vivre : Testament Spirituel, Annales, Conseils Pédagogiques pour les Institutrices, Recueil de Cantiques composés par lui…