Depuis environ 2 ans, je visite la famille M… et j’essaie d’être « proche » de leur vécu de migrants au Blosne à Rennes. Dès le début, j’ai accueilli les enfants en ACE.

L’un d’eux, Gabriel, me dit jour : « Est ce que tu lis le Coran ou la Bible pour être venue nous chercher ? Sans cela nous serions restés là toute la journée sans rien faire ! »

Gabriel, 10 ans, et Anastasia - sa sœur de 8 ans - sont traumatisés par leur situation de réfugiés. Avec l’ACE, nous nous rencontrons souvent, et de temps en temps je fais des démarches avec la maman que j’ai surtout orientée vers des centres compétents.

Très souvent, la maman me dit : « On n’a plus le droit de rester dans l’appartement, on veut nous mettre dehors. Je n’ai pas d’argent, que 80 euros par mois pour nous cinq, comment je peux faire, je ne veux pas aller dehors avec mes enfants ; c’est trop dur, trop dur ! Je n’en peux plus ! »

Un jour, les enfants étaient au club ; ils retournent chez eux et ne voient pas de lumière ! Gabriel revient en courant et me dit « Ils sont partis ! Vont-ils revenir, j’ai peur ! On va coucher dehors ! ». J’ai rassuré Gabriel en allant avec lui à l’appartement. Ouf pour Gabriel, quelqu’un était là ! Soulagement pour cette fois…

Ma vie, ma prière s’ouvrent aux situations infernales que vivent ceux qui nous entourent, qui n’ont ni maison ni nationalité ; parce qu’ils sont Roms, sont ils coupables ? Pour moi qui vis dans ce quartier avec tout ce peuple bafoué, je demande au Dieu plein d’amour de mettre, sur leurs plaies, le baume de sa tendresse.

Sr Claudine H., SCR, Rennes