• Sœur Patience, tu as reçu il y a un an ton obédience pour la communauté de Pontmain. Comment l’as-tu reçue ?

Cette obédience a été pour moi un cadeau de Dieu ! Je dois dire que j’ai toujours accepté mes obédiences avec obéissance et joie. Le Seigneur a toujours mis des intermédiaires sur ma route… Ici, je cite mon Père spirituel (Jésuite).
Ma joie n’était pas d’abord parce que je venais vivre en France, bien au contraire, c’est parce que je venais habiter Pontmain, ce lieu cher à notre Congrégation, un petit village très marqué par son histoire de l’apparition de la Vierge Marie, très visité par les différents pèlerins du monde, et surtout pour vivre et prier dans cet espace marial comme pèlerin “permanent” à la suite de nos chères consœurs Vitaline et Marie- Edouard, présentes au moment de l’apparition.

• Comment s’est passé cette première année ? Y a-t-il une grâce particulière à “vivre” dans cet espace marial ?

La communauté dans la quelle j’atterrissais est composée des trois sœurs Annick, Jacqueline et Liliane. Mes trois sœurs aînées m’ont accueillie avec joie et sympathie. Dès le début, je me suis sentie très à l’aise avec chacune, comme si auparavant nous nous connaissions.
Très rapidement, la communauté s’est métamorphosée en vivant l’interculturalité et l’intergénération dans le quotidien à travers nos échanges, nos repas franco-congolais, où nous nous sentions à l’aise. Et en tant que jeune de la communauté, je profite de leurs expériences.
Bref, cette première année s’est très bien passée, que ce soit en communauté ou dans mon apostolat au sanctuaire.
J’ai rencontré tant de personnes qui se sont confiées à moi en vue d’être aidées et accompagnées. J’ai reçu des confidences, parfois de personnes traversant des situations difficiles, tel ce papa qui a un fils handicapé dont il s’occupe tout seul ; ou encore celui-ci : un dimanche pendant que j’animais le chapelet à la basilique, un monsieur handicapé s’est accroché à moi pour que je l’écoute et le rassure, à tel point qu’il voulait que je bénisse ses objets de piété.
Parlant des grâces vécues dans cet espace marial, je citerais deux grands événements du sanctuaire : le 17 Janvier pour le 153^e anniversaire de l’apparition de la Vierge Marie et le 15 Août : fête de l’Assomption.

• Parle-nous de ta mission à Pontmain…

Ma mission à Pontmain est répartie autour de deux grands volets : la communauté et le sanctuaire.
En communauté, nous menons une vie communautaire autour de la prière, l’entraide mutuelle, les loisirs et les services du quotidien, comme la cuisine et autres. Je cuisine une ou deux fois dans la semaine ; je prépare souvent du luku, du saka saka (feuilles de manioc), du gombo, du poisson et de la viande à la manière congolaise.

Au sanctuaire, je rends plusieurs services : la vente et le rangement des objets de piété aux magasins ; la permanence à l’accueil des pèlerins ; la participation à la chorale en vue de préparer la messe dominicale ; les animations du chapelet à la basilique.
Depuis quelques mois déjà, je fais les visites guidées du sanctuaire avec l’aide de Roland Lascony. Ces visites guidées consistent à donner l’historique de l’apparition, puis le sens du message de la Vierge Marie. Elle a transmis aux voyants et aux habitants de Pontmain un message d’espérance parce qu’ils traversaient un moment difficile et douloureux. J’essaie d’actualiser ce message pour notre monde d’aujourd’hui.
Et souvent, à la fin d’une visite guidée, les gens viennent me remercier ou me dire : « Ma sœur, votre intervention m’a touché ». Cela me met dans l’action de grâce.

• Quels mercis, quels souhaits, quels sujets d’espérance ?…

Merci, Seigneur, tu m’as appelée pour te consacrer ma vie. Je te rends grâce d’être dans ce lieu saint, lieu important pour notre Congrégation.
Mon souhait le plus profond est qu’on perpétue cette présence des sœurs du Christ Rédempteur au sanctuaire de Pontmain. C’est vers la Vierge Marie, Notre-Dame de Pontmain, que nous porterons toute l’espérance de notre Congrégation.