A l’origine, l’Eglise catholique célébrait la fête de Pâques en un seul jour, c’est-à-dire dans la seule nuit entre le Samedi-Saint et le dimanche de Pâques. A partir du 4e S., s’est élaboré le « Très Saint Triduum du Seigneur crucifié, enseveli et ressuscité ».
Bien évidemment, la célébration du Jeudi-Saint est d’abord la commémoration de l’Institution de l’Eucharistie : c’est la Cène du Seigneur. Mais il est important pour notre façon de célébrer de ne pas isoler l’Eucharistie de son rayonnement. C’est ainsi que le Jeudi-Saint fut aussi, dès le 4e S., le jour de la réconciliation des Pénitents et, dès le 7e S., le jour de la célébration des Saintes Huiles qui font donc référence au baptême, à la confirmation, à l’ordre et à l’onction des malades, c’est-à-dire toute la vie de l’Eglise.
Audacieusement, Pie XII, en restaurant le Triduum Pascal, inséra le lavement des pieds dans la célébration de la Cène.
Le Vendredi Saint est tout entier orienté vers le crucifié, par l’hommage à la Croix, la lecture de la Passion. L’office se déploie aussi en intercessions et la réforme de Pie XII en 1955 a accordé la possibilité de communier à Celui qui, sur cette croix, a « livré son corps pour nous ».
Le Samedi Saint est un jour sans liturgie puisque la veillée pascale sera déjà du dimanche. Ce vide liturgique nous rappelle cet étonnant mystère du Fils de Dieu vivant passant par la mort pour nous sauver. Ce « vide » prépare l’éclatant Alleluia de la nuit pascale.
La célébration de la Nuit de Pâques.
A la tombée de la nuit, commençait « la mère de toutes les vigiles » (St Augustin), la sainte veillée nocturne dans le souvenir de la mort et de la résurrection du Seigneur. On a du mal à comprendre comment à partir du 14e S., on en soit venu à cette aberration de célébrer l’office le samedi matin.
La liturgie rénovée de la nuit pascale se compose de la célébration de la Lumière, d’une liturgie de la Parole, de la célébration du Baptême et de l’Eucharistie.
La joie d’être sauvé s’exprime avec le retour du Gloria, les cloches qui sonnent comme au jour de grandes fêtes et le double Alleluia de l’envoi, sans parler des oraisons.
G. Helleux, SCR