Marie-Madeleine au tombeau - Jean 20,1-3

A l’Évangile du jour de Pâques, la liturgie nous présente deux visites au tombeau de Jésus : celle de Marie-Madeleine et celle de Pierre et Jean.

Le jour de Pâques, la liturgie nous présente deux visites au tombeau de Jésus : celle de Marie-Madeleine et celle de Pierre et Jean. Arrêtons-nous à la première.

M. Madeleine, vitrail d’une église de Creuse

Dans l‘évangile de Jean, Marie de Magdala, à qui Jésus lui-même va apparaître plus tard, se rend seule au tombeau.

« Le premier jour de la semaine » : l’indication temporelle trahit la préférence des évangélistes à considérer l’événement de la Résurrection comme un commencement. Après l’abandon de Jésus par ses disciples, les femmes sont là quand l’essentiel de l’Évangile se réalise : la mort, la sépulture et la révélation de la Résurrection de Jésus. Alors, le rôle de témoin leur échoue.

Et parmi ces femmes dont les quatre évangiles nous donnent les noms, Marie de Magdala (Marie-Madeleine) est la seule qui soit mentionnée par les quatre, signe de l’importance qu’elle avait dans le groupe et près de Jésus. La grande révélation de Pâques, en effet, y est d’abord confiée à une femme. Ce récit offre des insistances neuves par rapport à la tradition synoptique : cette Marie qui était présente au pied de la Croix (19,25), se rend donc au tombeau « alors qu’il faisait encore sombre » (20,1), pour honorer le corps de Jésus, ce Jésus à qui elle doit tant, qui l’a fait revivre, et pour y pleurer. Proche de celui qui était mort sur la Croix, elle arrive au tombeau à l’aube.

Nous sommes à l’aube, mais c’est encore la ténèbre. Les deux mots : « ténèbre » et « aube » sont également inscrits dans le 1er récit de la Création, tel que le rapporte la Septante (Gn 1,5). Le texte de Jean pourrait alors nous inviter à regarder « le premier jour » comme un jour unique, un jour de création et de commencement.

Pas de précision sur le motif de la visite effectuée : aucune intention d’oindre le cadavre comme chez Marc et Luc - car l’ensevelissement a été fait selon les règles ; la suite du récit manifestera le simple élan du cœur.

La pierre du tombeau a été roulée

Marie constate donc que la pierre a été enlevée du tombeau. Trois verbes différents traduisent l’activité visuelle des acteurs du récit, 20,1-10 : (Marie-Madeleine, Pierre et Jean) : « constater », « apercevoir » et « voir ». Chacun a un sens qui lui est propre.

Le verbe « constater » traduit le désir d’établir la vérité d’un fait. Ici, Marie constate l’état des lieux et réalise que la pierre a été écartée et en conclut : « Ils ont enlevé du tombeau le Seigneur » (20,2). C’est ce qu’elle court dire à Simon-Pierre et à l’autre disciple que Jésus aimait. Marie-Madeleine est donc la 1re missionnaire.

Sr Gabrielle H., SCR

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