Pierre et Jean au tombeau – Jean 20, 3-1

Alertés par Marie-Madeleine, Pierre et Jean vont à leur tour au tombeau constater la véracité des dires de Marie (v. 3).

Alertés par Marie-Madeleine, Pierre et Jean vont à leur tour au tombeau constater la véracité des dires de Marie (v. 3).

La préséance accordée à Pierre est évidente dans l’évangile de Jean : Pierre nommé le premier (20,2.3), est aussi le premier à entrer dans le tombeau (20,6) et à observer les linges (20,6.7). Cependant, le récit de Jean pointe sur la réaction de l’autre disciple ! Signe de leur attachement à Jésus, les deux se mettent à « courir ». La “griffe” de Jean est reconnaissable au fait qu’il note que Jean courut plus vite que Pierre, auquel cependant il laisse la priorité de l’entrée au tombeau.

Les 2 disciples courent au tombeau

V. 8 : en finale, ce disciple « croit » : le tombeau vide et la disposition des linges sont devenus pour lui un signe, tandis que rien n’est dit sur Pierre. Ici, à la lumière de son lien profond avec Jésus, le disciple reconnaît le mystère de la présence à travers l’absence : ce vide ouvre à l’infini la recherche de Jésus le Vivant !

Quelle peut être la signification des linges restés dans le tombeau ? L’intention du texte annule l’hypothèse d’un enlèvement du cadavre. Pierre est devant une énigme ! Définitivement abandonnés, les linges signifient que le Christ a été dégagé des liens de la mort, comme l’annonçaient les psalmistes (Ps 18 et 116).

Qu’a donc vu le disciple (v. 8) ? Non pas le Ressuscité ! Il croit, à la vue des traces laissées dans le tombeau. En l’absence du corps, ce qu’il a vu des linges funéraires a pris, pour lui, valeur de signes. La tombe est devenue “langage” pour lui. Il a saisi, dans le vide du tombeau, que le Christ a vaincu ce qui relève du temps : en d’autres termes, Jésus a vaincu la mort. On ne peut encore dire que le disciple a cru en la Résurrection, mais il a cru en la glorification céleste de Jésus.

Pierre et Jean au tombeau

V. 9 : « En effet, ils ne savaient pas encore que, d’après l’Écriture, il devait ressusciter d’entre les morts ». Ceci corrobore cette conviction que l’Église primitive a d’abord fait l’expérience du Ressuscité et, seulement après, elle a éclairé sa foi en relisant les Écritures. Ce verset situe l’événement de la résurrection du Christ dans l’accomplissement de la révélation divine faite à Israël.

V. 10 : « Les disciples s’en retournèrent alors chez eux ». On peut s’étonner que le constat effectué au tombeau ne soit pas communiqué aux autres disciples. Cette finale, sobre, permet en revanche d’éloigner les deux disciples du tombeau, faisant place à l’épisode de Marie-Madeleine qui s’y trouvera seule face au Seigneur…

Sœur Gabrielle H., SCR

Revenir en haut