Stage de Pauline Kaboré à Gon Boussougou

Pauline, postulante des Sœurs du Christ Rédempteur, a fait son stage dans la communauté de Gon Boussougou (Burkina Faso). Elle nous partage les découvertes qu’elle a faites du milieu bissa :

La commune de Gon-Boussougou est située au cœur de la région du centre sud dans la province de Zoundweogo. Elle est l’une des six communes de la province de Zoundweogo dans le département de Gon-Boussougou, limitée par les communes de Tiébélé, Gogo, Boussouma, Bagré, Zonsé et Zabré.

Relief, climat et végétation :

  • Le relief est une pénéplaine légèrement inclinée au sud avec des pentes douces. L’altitude moyenne est de 250 à 300 m. On note des alignements dont une chaîne se trouve dans la zone de Zourma-Kita.
  • Le climat est de type nord soudanien, caractérisé par l’alternance de deux saisons : la saison sèche et la saison pluvieuse. Les températures montrent de grandes variations entre le jour et la nuit.
  • La végétation est composée de forêts, de savane arborée et arbustive. Le couvert végétal présente un potentiel ligneux important, surtout avec la présence du “Parc National Tambi Kaboré” qui occupe environ 800 ha de superficies boisées de la commune. On note en général que cette végétation subit une forte dégradation liée aux aléas climatiques, aux actions anthropiques et à la pression démographique.

Situation démographique :

La commune de Gon-Boussougou est composée de trois ethnies : les Bissas majoritaires, les Mossis et les Peulhs. Cette population évolue en nombre. En 2010, elle comptait 50 520 habitants dont 22 970 hommes et 27 550 femmes. En 2018, 58 729 habitants dont 26 702 hommes et 32 027 femmes. La langue locale de la commune est le bissa.

Migrations :

La commune de Gon-Boussougou connaît une émigration importante de sa frange jeune vers l’étranger, principalement en Italie. Celle-ci constitue une source de devises contribuant au développement de la commune à travers les investissements effectués : habitat en dur, commerce, envoi d’équipements agricoles. Les flux d’immigration venant des autres départements sont aussi importants.

Histoire de la commune :

La communauté bissa cohabite avec les Mossis depuis cinq siècles. A la fin du 18e siècle, les Bissas adoptèrent la chefferie et celle de Gon-Boussougou y fit allégeance. Cela rapprocha les deux communautés. La société bissa est centraliste, mais moins hiérarchisée que la société moagha. Elle utilise la gérontocratie comme système de gouvernance.

Gon-Boussougou résulte de la fusion entre deux entités villageoises : Gon et Assowo. Gon signifie : « l’émigré ». Ce village a été fondé par Naaba, fils de Wali venu de Gambaga, ancêtre de l’ancienne famille royale Maré. Des conflits de succession ont contraint Naaba Soga, descendant de Naaba, à s’installer à Assowo.

Des problèmes :

  • L’émigration des jeunes qui ne pensent pas revenir dans leur pays ; ils peuvent faire plus de 10 ans sans revenir. Si bien que dans les familles on ne trouve parfois que des vieux et des vieilles avec leurs belles-filles et leurs petits-enfants. Également, dans les lieux de prière les jeunes sont peu nombreux.
  • Le problème sanitaire : l’état de santé de la population est soumis à une multitude de pathologies : paludisme, infections respiratoires, affection de la peau, de l’appareil digestif, de l’œil etc. Maladies parfois fatales à cause de l’insuffisance d’infrastructures sanitaires et de matériel médico-technique.
  • L’insécurité : comme dans d’autres villes du Burkina Faso, le centre de Gon-Boussougou connaît un problème d’insécurité. Des personnes complices ont permis aux terroristes d’avoir des informations sur cette commune. Au vu de cela, les Forces de Défense et de Sécurité se sont levées, et ont pu en neutraliser quelques-uns.

Kaboré Pauline

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